Les belles vaches, les cloches et l’amitié ont perdu un ambassadeur de choix

Jean-François Berruex, que tout le monde appelait le P’tit Frère, nous a quittés le 7 février 2015, à l’âge de 67 ans.

Les vrais hommes de progrès sont ceux qui ont pour point de départ un profond respect du passé, disait Ernest Renan.

Le P’tit Frère était de ceux-là. Il faisait bon parler avec lui de nos ancêtres, de nos coutumes et de nos traditions, autour de la table de la cuisine au Rachy. Il était intarissable! C’est qu’il avait une sacrée mémoire et était passionné. Il vouait une véritable passion aux cloches, aux fondeurs, aux forgerons, aux selliers. Ils ne lui étaient pas inconnus.

Ses qualités d’expert bovin et de membre de divers comités pour la promotion de l’élevage, l’ont fait connaître dans le milieu, dans tout le canton, voire en Suisse.
Ancien dragon, il était également une personnalité du monde équestre. Le P’tit Frère et sa jument irlandaise Kadroma formaient un duo exemplaire et ont remporté un nombre impressionnant de places d’honneur.

Son humour et sa manière de tourner en dérision les sujets, même importants, lui conféraient la particularité de dédramatiser en grande partie ce qui aurait pu être des problèmes.

La vie au Rachy n’était pas des plus faciles, la construction de la route du col de La Croix en 1970, puis 2 ans plus tard, celle du téléski de la Jorasse, ont amené là-haut, une desserte convenable, puis l’électricité et un revenu accessoire, de quoi rendre viable, agrandir et pérenniser ce qui deviendra l’un des grands domaines agricoles de la région.

Malgré l’optimisme qui régnait là-haut, les coups du sort ne les ont pas épargnés, lui et sa famille. Mais à chaque fois, ils ont su relever la tête et continuer courageusement, sans jamais se plaindre.

Cet amoureux du passé ne reniait pas le progrès. C’était un vrai terrien qui aimait la vie. Mais cette dernière n’ a plus voulu de lui, en ce matin du 7 février 2015.

Le comité de rédaction du Cotterg présente à la famille et aux amis de P’tit Frère ses plus sincères condoléances.

Philippe Pichard