Le 26 juillet, les 62 dernières cabines d’Isenau sont descendues pour toujours vers Les Diablerets

Jean-Marie Schlaubitz (à g) et Pierre-Alain Werro.

Il ne reste plus une seule cabine à la station sommitale d’Isenau. Les 62 derniers oeufs rouges ont effectué leur dernier voyage vers Les Diablerets, dans la matinée du jeudi 26 juillet 2018, à l’aide du moteur de secours, manoeuvré par Pierre-Alain Werro, directeur de l’Ecole Suisse de Ski des Diablerets, et Didier Détraz, chef technique à TVGD (TéléVillars-Gryon-Diablerets)

 Alex Buener, dit “Coco”.

Sont également présents «avec un pincement au coeur», comme ils disent, Jean-Marie Schlaubitz, ancien municipal à Ormont-Dessus et membre de la Fondation pour la défense des intérêts d’Isenau et Alex Buener – dit « Coco » – qui a travaillé sur la remontée en qualité de responsable technique durant 23 ans.

Toutes les cabines sont maintenant alignées dans la station inférieure. “Une page se tourne», lâche avec mélancolie Jean-Marie Schlaubitz qui veut croire au futur d’une nouvelle installation, indispensable, assure-t-il, à l’économie touristique de la station. «Nombre de touristes ont été surpris par l’arrêt de la remontée et ne reviendront pas. D’autres ont évité Les Diablerets pour cette raison. C’est une perte conséquente pour le commerce local, sans compter la suppression d’une quarantaine d’emplois », analyse-t-il.

Pierre-Alain Werro, directeur de l’ESS des Diablerets, grand utilisateur du site d’Isenau avec son école suisse de ski, affiche un certain optimisme, lui aussi : «Ce n’est pas un enterrement, car si on parvient à régler les oppositions, on sera bons pour la nouvelle remontée.»

Alex Buener, ancien responsable technique, éprouve une immense tristesse à la vue de ces oeufs rouges qui ne remonteront jamais plus à Isenau. Il se dit persuadé que certains milieux ont voulu la mort de la remontée mécanique. «Ce qui me chicane, c’est la manière inhumaine dont a été traitée l’affaire. D’autres remontées du même type et du même âge fonctionnent encore dans le pays. Pourquoi pas Isenau, deux ans de plus? » s’interroge-t-il.

Des 62 cabines, une dizaine est qualifiée de spéciale avec intérieur en bois, trappe au plafond, etc., et sera mise aux enchères. D’autres cabines seront encore distribuées à des entités officielles ou des organismes divers. Le solde sera mis en vente, comme l’a été le premier lot de 40 cabines qui est parti en moins de 3 heures au prix de 2’000 francs pièce, le mercredi 25 juillet 2018.

Les heureux possesseurs en prendront livraison, le 3 août 2018 aux Diablerets.

Photos Jean-Charles André / Texte Gilbert Pidoux

1 Commentaire

  1. Ces cabines spéciales avec intérieur en bois avaient été transformées par Patrick Mermod il y a bien des années.

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