WCRC_6578_RtePillonNight

Cette nuit, j’ai entamé un mauvais rêve. Vers 1 heure du matin je me suis réveillé en sueur. J’avais dans les yeux, des images d’un village plus triste que celles de l’hôtel disparu, masse sombre et sans vie au milieu de ce bel hiver. Je distinguais notre village déserté survolé par un télésiège irrémédiablement immobile et vidé d’humain, stigmatisant une dette vertigineuse ayant précipité notre déchéance…

J’eu de la peine à boire un verre d’eau, tant ma gorge était serrée. Je décidais de modifier le cours de ce songe quelque peu angoissant.

Aussitôt couché, je sombrais dans le sommeil et fus projeté au bas de la piste de la Standard. Je portais mon regard au loin, et ne voyant pas le moindre pylône monstrueux, je me détendais. Pour traverser la route du col du Pillon, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir une passerelle respectable et permanente!

Sous cette dernière, le bus postal en provenance de Gstaad venait de passer sans encombre… Je m’attardais sur l’ouvrage, un groupe d’enfants défila en criant. Je me penchais pour apprécier la construction intelligente, et découvris qu’il s’agissait du prolongement d’un toit!

Celui d’une entrée de parking! D’ailleurs un véhicule venait de s’y engouffrer. Ingénieux; la piste qui menait aux fameuses cabines rouges abritait une construction relativement importante. La façade sud montrait deux portions de chalets comprenant des appartements et autres locaux. Sous la terrasse du 1er étage, c’était la sortie du parking en direction du village par une route en sens unique.

Je fus interrompu dans ma contemplation par un gamin du village qui m’avait reconnu.

– C’est chouette hein! J’adore cette piste! Ils en ont mis du temps, pour qu’on puisse croiser la route et rejoindre les cabines sans risquer de finir aplati! Ca fait plaisir! Adieu! 

C’est sur cette conclusion d’enfant que je reprenais mes esprits, nettement plus serein qu’au milieu de la nuit. Ce n’était qu’un rêve, mais c’était tout de même bien.

Bon hiver à tous.

Christophe Racat
Les Diablerets

2 Commentaires

  1. Cher Christophe,

    Le rêve est toujours le premier stade d’un projet.
    L’important, c’est de le réaliser. Mais sans rêve ou sans réflexion préalable, un projet mérite l’oubliette. Continuons de rêver, c’est sûrement un privilège.
    jl

  2. Chapeau aux deux rêveurs,le second étant un vrai poète ,la poésie est au dessus de la prose et dit en peu de termes l’essentiel, tout le reste n’est que polémique et politique et Isenau fait partie de ce qui rend le lieu même poétique et attrayant pour des touristes et des résidents.
    Continuez, Messieurs!

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