On l’aime bien notre Grande Eau
Elle prend sa source tout là-haut !
Sous le massif des Diablerets
On aperçoit plusieurs filets
Qui se rejoignent un peu plus bas
Pour commencer leurs premiers pas
Un de ceux-là n’est pas pareil
Sa source se chauffe au soleil
Elle sort de son lit à 4 heures
Pour une trempette après l’heure
En arrivant à Pierredar
Elles vont chuter, c’est tout un art
L’une d’elles donne la météo
S’il va pleuvoir ou va faire beau.
C’est la cascade du beau temps
Si elle coule droite, on est content
On l’aime bien notre Grande Eau
Qui prend sa source tout là-haut !

Quand elle arrive à Creux de champ
Fait boire les troupeaux en passant
Elle est fière de rendre service
Et joue un peu à la nourrice
Voilà le torrent du Culan
Qui vient pour se jeter dedans
Du Droutzay, jusqu’à la Corbaz
Elle se prépare pour le combat
Car elle reçoit d’autres ruisseaux
Tout en longeant les arbrisseaux
On l’aime bien notre Grande Eau
Qui prend sa source tout là-haut!

En arrivant à Aigue-Noire
Elle ne pense pas à faire la foire
Mais elle choisit tout simplement
Le Plat des Îles comme agrément
Car là, elle se fait paresseuse
Tout en chantant une berceuse
Elle joue aussi à cache-cache
Autour des îlots, son panache !
Et voilà, ce sera le Dar
Qui voudrait bien faire chambre à part
Car il rejoint le Baidzauny
Depuis les crêtes, il est parti.
Les Sources sortent depuis le fond
C’est là, qu’elles ont donné leur nom
Comme il fait beau s’y promener
Sur les ponts en bois, ses sentiers !
On l’aime bien notre Grande Eau
Qui nous arrive de tout là-haut!

Voilà qu’elle se met en colère
Comme un pays qui fait la guerre
Emportant tout sur son passage
Ce qui va former un barrage
Qui la fait sortir de son lit
Elle ne contrôle plus son débit
Alors, elle inonde le village
Après de terribles orages
C’est vraiment la désolation
Tout le monde, doit faire attention
On l’aime moins notre Grande Eau
Qui nous arrive sur le dos

Il fallut la canaliser
Et de hauts murs réaliser
Pour qu’elle reste au fond de son lit
Gardant son village joli
Les habitants des Diablerets
L’aiment mieux quand il est coquet !
On l’aime mieux notre Grande Eau
Qui nous arrive de tout là-haut!

Maintenant, elle reprend son cours
Elle ne fait pas de longs discours
A la sortie du village
Elle joue à la fille sage
Prend le Cacairon au passage
la Bédère, le Torrent d’Ayerne
Qui ont coulé parmis les vernes
La trouvent bien hospitalière
Le Plassot la voit par derrière
Avant, elle rejoindra les Côtes
Et des Bovets, suivra la Côte
Pour arriver à Vers-L’Eglise
En suivant toujours sa devise
On l’aime bien notre Grande Eau
Qui prend sa source tout là-haut !

Dans le temps, elle a eu envie
De tourner la roue d’une scierie
Elle est là, aux planches, on la voit
Si l’on veut s’arrêter, parfois.
Elle longe ensuite les Nicolets
Tout en admirant les chalets.

D’autres petits ruisseaux sans nom
Dévalent aussi dans le Vallon
Elle les accepte sereinement
Ce sont de petits affluents
Qui vont grossir notre rivière
Son flot grandit, elle en est fière
Elle se bat contre le barrage
Plus tard, elle veut tourner la page
Elle formera une cascade
Là, elle chantera une aubade
A la fée électricité
Où plus bas, l’usine est montée

Quand elle atteint les Aviolats
Le Brison l’attend, il est là
Bientôt arrivant sur le Buis
Elle se dore au soleil qui luit
Voilà Les Layets qui arrivent
Car ils connaissent bien sa rive!
En voyant de loin La Forclaz
Elle ne peut que rire aux éclats
Les pêcheurs taquinent la truite
Ça la chatouille, c’est pas gratuite !
On l’aime bien notre Grande Eau
Qui prend sa source tout là-haut !

La Raverette est en amont
Elle passe sous le pont d’Aigremont
Elle se jette dans notre rivière
Qui tranquille l’attend aux barrières
Et voilà c’est le pont des Planches
Qui la protège de ses branches
Depuis le train, on l’aperçoit
Tout au fond du vallon étroit
Elle arrive au Pont de la Tine
Où là-bas l’abeille butine
C’est là que se trouve l’usine
Qui fait fonctionner les turbines
Si nous voulons de la lumière
Pour cela, il faut des rivières !

Puis descendant du Chamossaire
Plusieurs sources, à l’aspect pervers
Formeront le ruisseau des folles
Il arrive jouant la farandole
On l’aime bien notre Grande Eau
Qui prend sa source tout là-haut !

Elle continuera sa route
Tranquillement et sans déroute
C’est vers Aigle, qu’elle prend son élan
Elle se tortille gentiment
En faisant quelques galipettes
Son eau est claire, elle est coquette
Pour arriver à la grande ville
Elle est comme une jeune fille
Elle peut faire le parc aventure
Se dirigeant vers l’embouchure
Du Rhône, où ses eaux se perdront
Et tout doucement s’en iront
Vers le Sud dans les grandes mers
Nous laissant un regret amer.
Car on l’aimait notre Grande Eau
Qui va partir par monts et vaux

Quel plaisir ! un nuage blanc
Va reprendre bien tendrement
Des gouttelettes de rosée
Et sur l’Alpe, elles seront posées
En pluie fine, qui régénère
Donnant la santé à la terre.
En hiver, ce sera la neige
Et avec elle, tout un cortège
Arrivera sur le glacier
Les enfants pourront l’apprécier
Et dans sa robe de mariée
Toute fière comme une épousée
La montagne heureuse sera
Ainsi, tout recommencera
On l’aime bien notre Grande Eau
Qui prend sa source tout là-haut.

Marie-Hélène Morerod
Fait au chalet le Diable-Faoug en automne 2007

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