En ce petit matin d’été,
les pieds nus sur le seuil,
je vous vois, je vous admire
et vous flattez mon orgueil.

Je vous vois encore tout enveloppés
de ce petit voile gris-bleu
tissé pour vous par les cieux.

Toi, ma belle Tour de Mayen,
tu domines
Un peu taillée au carré, il est vrai
tu intimides les jolies Tours d’Aï
et la Pierre du Moellé aussi.

Te voici mon beau Mont d’Or
le bien nommé;
car du haut en bas, tu es doré.
Un peu ventru, un peu trapu,
dans ta bonhomie, on dirait que tu nous souris.

Ne négligeons pas ce petit passage
qui nous conduit à Château d’Oex;
c’est bien commode pour aller
un moment « cotterger » !

Et toi mon préféré
Mon Pic Chaussy, toujours vert
de la tête aux pieds.
Tout là-haut, tu veilles sur de grands pâturages
mais aussi, sur de beaux hameaux ensoleillés.

Et puis, ces grandes étendues d’herbages
que les petits paysans pressés
très tôt le matin vont faucher.

Ah ! Voici votre majesté les Diablerets!
Vos a-pics vertigineux
vos rochers dangereux
ces sources qui jaillissent
que de beauté!

Et voici Creux de Champs
où naît notre Grande Eau;
t’es pas un peu prétentieuse
faudrait pas tutoyer le Colorado !

Mais voilà que ton lit se rétrécit
alors, elle s’élance, elle saute,
elle gambille, enjambe de gros blocs
rien ne peut l’arrêter.

Ah, je comprends maintenant,
elle est soudain pressée
d’aller se jeter éperdument dans
les bras du Rhône, ce beau valaisan !

Mais, je n’oublie pas
mon vieux Chamossaire
caché là-haut derrière;
de nous, tu n’as pas tant besoin
tu as sous les yeux le beau Leysin.

Et toi mon cher petit village
que j’ai dû quitter,
je garde ton image
reste comme tu étais.

Nelly Cugnoni
Poème publié le 21.07.2017

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