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Le Tour de Romandie cycliste était annoncé, l’étape reine comportant quatre cols devait arriver au village. Grand moment touristique et médiatique en perspective. Les préparatifs allaient bon train, tant de détails d’organisation devaient être encore résolus pour accueillir toutes la caravane dans les meilleurs conditions. Ce n’est pas une mince affaire que de planifier, construire, commenter, annoncer, une telle manifestation. Des tronçons de routes sont revêtues d’un nouveau tapis, et il y a ce col où encore trois mètres de neige refusent de comprendre que le printemps est arrivé il y a déjà plus d’un mois. Pourvu qu’elle ne retombe pas au passage des coureurs, on culmine à plus de 1700 mètres et ses flocons sont annoncés jusqu’à mille en soirée ! Il y a cette multitude de personnes qui gravitent autour de ces bicyclettes. Il faut restaurer et bichonner les coureurs, et ce nombreux public qu’il faudra canaliser. Il voudra toucher les champions, comparer les vélos avec le leur, éventuellement faire dédicacer leur maillot au vainqueur de l’étape. Le lendemain, il faudra enlever tous les stands, les barrières de sécurité, les banderoles, la sonorisation. Les nettoyeuses entreront en action, ce dimanche ne sera pas jour de repos.

C’est en pensant à toutes ces activités que, vendredi soir, je me suis endormi. Très rapidement je me suis retrouvé sur un vélo, en compagnie de neuf autres personnes que je ne connaissais pas. L’union faisant la force, nous ne roulions pas sur le bitume, nous volions. Nous avons franchi bien avant le peloton cette fameuse ligne d’arrivée sous les cris d’une foule…

Non, il n’y avait aucun cri, aucun son, ce fut un rêve silencieux.

Jean Lugrin

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