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Ma femme et moi, perplexes, nous nous demandions si ce village typique, avec son école, sa grande salle sur la partie la moins en pente, son église sur la colline, ses chalets construits, pour la plupart en bois massif de la région, et sa tour de l’horloge datant du XVIIIe siècle, ne représentaient pas un temps révolu.

Les mentalités avaient changé. Les jeunes ne s’intéressaient qu’aux jeux vidéo, à la disco, et à l’accession facile aux biens de consommation. Les personnes âgées devenaient ridicules et déconnectées des moyens de communication actuels. On voyait bien quelques idiots à cheveux blancs s’escrimer sur des ordinateurs, bien loin d’être faits pour eux et leur manière archaïque de raisonner. Vraisemblablement, ces mêmes séniles désiraient conserver un permis de conduire une voiture rapide, à contresens sur une autoroute saturée. On avait perdu tout sens des réalités. Ces vieux coûtaient beaucoup trop cher à une société de moins en moins encline à produire, mais plus attirée à jouir. Jouir de la vie, jouir des facilités d’emprunt de petits crédits, afin de posséder la panoplie du voisin endetté. Jouir de l’aide d’un Etat dépensier de l’argent des autres. Jouir de toutes les distractions indispensables à une vie sans intérêt. On se battait pour le maintien des ouvertures des boîtes de nuit jusqu’à l’heure de se rendre à son éventuel travail. Travail indispensable pour offrir des plages nécessaires à la récupération de folles nuits de débauche et de dépenses.

Non, vraiment, ce village digne d’images d’Epinal, n’avait plus d’intérêt, si ce n’est pour quelques rares paléontologues d’universités poussiéreuses. Ils allaient peut-être, fortuitement, découvrir que les habitants de cette petite communauté de sous-développés, créaient eux-mêmes les activités culturelles dont ils avaient l’envie. La plupart des gens participaient dans la mesure de leurs possibilités, de leurs talents, à l’élaboration de manifestations diverses : Festival de films alpins, Festival de musique champêtre, Festival de musique classique, Salon des alpages, Rencontres sur la santé et la qualité de la vie, et même une volonté de développer le village en respectant la nature, en créant une forme d’autonomie énergétique.

Non, on peut l’affirmer, ces gens-là étaient complètement déconnectés de la vie réelle, à croire que vivre dans l’air pur pollue les idées.

Il est temps de leurs envoyer un consultant qui leur montrera le droit chemin. Pauvres imbéciles !

Jean Lugrin

PS: Toute ressemblance avec une région dénommée Ormont-Dessus ne serait que purement fortuite !

2 Commentaires

  1. Très dur votre commentaire, vraiment très dur et même injuste ces généralisations qui, d’une pensée personnelle, noient une communauté dans un stéréotype trop facile et non objectif.
    Ce n’est que mon avis mais je n’y vois rien de constructif!
    Daniel Jung dit Gapion

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