Vers-l’Eglise: sixième concert de la 47e saison du Festival Musique et Neige

Samedi 13 février, nous aurons le plaisir d’accueillir et surtout d’entendre le Quatuor Carmina, venu déjà à plusieurs reprises dans les murs du Festival Musique et Neige. A chaque fois, le même plaisir de nous retrouver en leur compagnie. Eux, qui avaient été les premiers à enregistrer l’un des rares CD pour la marque Revox.

Les temps changent, mais le Carmina Quartett est toujours là, dans sa composition des débuts (1984). J’ai de la peine à croire aux formations de grands musiciens qui se réunissent pour interpréter tels ou tels quatuors, bénéficiant de leur aura de soliste pour vendre des CD. Le quatuor est un travail de long haleine, un investissement à long terme, l’abnégation de son ego, l’histoire d’un amour fidèle. Quatre musiciens, un son.

En sera-t-il ainsi ce samedi ? RTS Espace 2 viendra enregistrer le concert. J’espère que les malades se soigneront à la maison, et que les parents ne viendront pas garder leur bébé dans le temple durant cette heure de concert ! Mais c’est sans compter sur une météo “mélophobe” : neige abondante, accident, route cantonale coupée, ça sent le désistement !

Samedi, un peu avant quatorze heures, je suis d’attaque, prêt à accueillir les techniciens preneurs de son. Je me réjouis de les revoir, une vieille camaraderie nous lie depuis qu’ils bravent les chemins enneigés pour rendre avec fidélité, les prestations musicales. L’espoir renaît, le blanc recouvre le pays, et le soleil a libéré la route de la glissade.

Je viens de voir passer le bus-studio. Au moins, une partie des intervenants de cette soirée est là, l’aventure continue, l’ASD dépose les deux violonistes et l’altiste, accueillis par le directeur artistique. Le violoncelliste sort de sa voiture peu après. Puis, c’est au tour du deuxième altiste d’entrer dans le temple de Vers-l’Eglise. Ouf, tout le monde est là, pas de problèmes. Si, un gros, il est électrique. Je propose de chercher le courant à la cure avec un seau. Non, je plaisante, leur câble est suffisamment long pour emprunter le courant chez le voisin. Mais il y a une incompatibilité avec l’un de leurs appareils. La répétition se poursuit. L’altiste du quintette travaille seul à la salle de paroisse, alors que le quatuor égrène ses notes dans l’église. J’adore cette pièce, je regrette de ne pas pouvoir la chanter avec eux, mais, paraît-il, cela ne se fait pas.

Zut, le temps s’est soudainement gâté, pourvu que les flocons demeurent dans le ciel et laissent les routes dégagées. 16:15, un courriel annonce un désistement, et d’un !

Non, tous ne se sont pas désistés, notre public est courageux, et bien équipé. Ce n’est pas quelques gouttelettes, quelques flocons de saison qui empêchèrent plus de 130 personnes d’entendre les deux oeuvres de Brahms et un magnifique Andante du Kv 515 de Mozart sous forme de bis.

La semaine prochaine, je me réjouis déjà. Encore un quatuor habitué des lieux, mais qui interprétera l’opus 13 de Strauss et surtout une transcription des tableaux d’une exposition de Moussorgski. Vous connaissez la Grande Porte de Kiev ?

Texte et photos Jean Lugrin

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