Vers-l’Eglise : septième concert de la 47e saison du Festival Musique et Neige

Samedi 20 février, les membres du Quatuor Fauré entrent à tour de rôle dans le temple pour la répétition. Quatre accolades qui font du bien, c’est aussi cela Musique et Neige. Pas seulement un engagement d’artistes par notre directeur, pas seulement des notes bien rendues dans ce lieu magique, mais ces moments de franche amitié. Le Quatuor est déjà venu en 2006, en 2009 et en 2012.

Chaque année, l’altiste m’a fait une superbe grimace que j’ai pu immortaliser. On peut être extrêmement assidu dans son travail et ne pas se prendre au sérieux. Les quatre amis me jouent les fortissimi de La Grande Porte de Kiev, afin que je puisse régler le niveau de mon petit enregistreur. La saturation et la distorsion des sons est peut-être intéressante pour la guitare électrique chère à Jimmy Hendrix, mais pour la musique de chambre, on a l’habitude des sons plus natures. D’autant plus que le Quatuor a un beau son, et que le programme qui sera joué ce soir comporte l’op. 13 de Richard Strauss, composé à vingt ans et cette transcription des «Tableaux d’une exposition», que je me réjouis tellement d’entendre. On connaît bien la version pour orchestre symphonique arrangée par Maurice Ravel (pas celui de l’eau du même nom, hahahaha !), alors qu’elle fut composée pour piano, plus Modeste (qu’est-ce que je peux être drôle, lorsque je ne fais pas exprès !).

En attendant le moment de “piquer” l’un des tabourets de bar de l’Auberge, un couple et leur amie viennent de prendre possession de leurs chambres. Je les entends parler du concert de ce soir. Il y a donc des auditeurs qui réservent leurs places pour le concert, qui mangent et dorment sur place ! Cela fait extrêmement plaisir à entendre, car Musique et Neige, manifestation pas exclusivement musicale, est régionale. J’aime les téléphones de Radio Chablais lors desquels je peux plaisanter avec un interlocuteur sympathique. Vraisemblablement, ce n’est pas là que l’on trouve la majorité de notre auditoire, mais nous participons à faire connaître les Ormonts de manière positive.

Pour l’antépénultième fois cette année, je suis assis en hauteur à l’entrée, pour saluer les personnes qui nous font le plaisir de venir. Ce soir-là, zut, on atteint juste pas les 150 auditeurs, mais leurs applaudissements nourris, leurs commentaires, lors du vin chaud selon une vieille recette alsacienne, témoignent qu’ils ont été conquis par le programme, y compris le bis composé à l’âge de treize ans par Felix Mendelssohn, son opus 2, Allegro molto vivace. Sale gamin ! Quelle virtuosité pour suivre cette partition endiablée !

Une fois de plus, je ne parlerai pas du concert, si ce n’est que j’ai été conquis, tant par les musiciens, le Strauss, que par les «Tableaux d’une exposition». J’ai revu ma Grande Porte de Kiev. Dieu, qu’elle était belle !

Texte et photos Jean Lugrin

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