Ormont-Dessus: le Conseil communal accepte la création d’une Fondation en faveur d’Isenau

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En séance extraordinaire, le jeudi 21 février 2013, le Conseil communal d’Ormont-Dessus, présidé par François Gorgé, a accepté le préavis 01-2013, relatif à la constitution d’une Fondation pour la défense des intérêts du domaine d’Isenau, aux Diablerets. Et cela à l’issue d’un débat très vif et engagé, où les différentes sensibilités se sont exprimées avec passion. Un premier écueil est franchi. Reste à trouver la mise de fonds initiale.

Mais, de quoi parle-t-on, au juste? Par le biais d’un appel au public, il s’agit de récolter 3,4 millions de francs de fonds privés, d’ici le mois d’avril 2013, qui entreront dans la Fondation, dont la constitution a été votée, lors de cette séance extraordinaire. Ces 3,4 millions représentent 20% du coût total de la nouvelle télécabine, estimé à 17 millions. Le montant de cette mise initiale a été déterminé à l’issue des négociations avec TéléVillarsGryon. Elle constitue la condition indispensable à la création d’une nouvelle société commune avec TéléDiablerets. Car, le Canton exige une liaison entre Isenau et Villars pour octroyer son aide financière. La liaison ne peut s’effectuer que par un départ de la Télécabine d’Isenau au lieu-dit Les Isles, près de la remontée du Meilleret, qui est liée avec Villars. Ce départ aux Isles requiert l’érection de deux pylônes et le survol du village des Diablerets.

Atteinte au paysage ou pas?

A la séance du Conseil communal, l’échange de propos est vif sur le thème qualifié de très subjectif. Le rapport de minorité, présenté par François Genillard, taille en pièces le projet d’une nouvelle Télécabine d’Isenau avec départ aux Isles. Pas beaux, les deux pylônes proches du village. Irréalisable financièrement, le projet. «Faut admettre qu’on ne joue pas dans la cour des grands», dit-il. En résumé, il serait pour le maintien d’une remontée rénovée, mais sur son site actuel. Eric Mermod abonde dans ce sens et plaide contre l’implantation des deux pylônes qui, à ses yeux, défigureraient la station. Claude-Alain Anker approuve.

La parole est à la défense. Le Municipal Jean-Marie Schlaubitz défend de pied ferme l’implantation d’un départ aux Isles, gage de survie pour Isenau. Le rapport de Luc Peneveyre va dans le même sens. Il en ressort que «le maintien d’Isenau est nécessaire au développement de la station». Un avis conforté par le rapport de la Commission des finances, présenté par Gérard Huck, qui estime que «ce serait une catastrophe économique et touristique si Isenau venait à disparaître.»

Le Conseiller Patrick Grobéty dit le profond souci de l’hôtellerie de la station, déjà bien atteinte, si d’aventure Isenau venait à disparaître. Pour Nicolas Pittet, le survol de la station par les cabines n’enlèverait rien à son charme et constituerait même une attraction, démontrant qu’il s’y passe quelque chose. Bertrand Croisier insiste pour qu’on ose franchir ce premier pas important. Comme les ancêtres du lieu avaient osé le franchir pour construire un énorme bâtiment, isolé dans un pâturage : l’hôtel des Diablerets, qui allait donner son nom au village et déclencher une profonde vocation touristique.

Création de la Fondation

Eric Mermod se dit « pas convaincu par cette Fondation qui décidera de tout avec la Municipalité». Le Syndic Grobéty et Jean-Marie Schlaubitz montent tour à tour aux barricades, assurant en substance que la création de la Fondation est le seul moyen d’avoir une voix au chapitre dans la nouvelle société des remontées mécaniques, tout en soulignant que TéléDiablerets est propriétaire à 95% des remontées de la station.

Le Syndic insiste encore sur le fait que Les Diablerets est le passage obligé pour un accès au Glacier, ce qui représente un atout non négligeable au moment ou l’on repense complètement le réseau des remontées mécaniques dans les Alpes vaudoises.

Après diverses discussions administratives et amendements sur les statuts de la Fondation projetée, ainsi que la répartition de ses membres issus de différents groupes d’intérêts commerciaux, financiers, touristiques et politiques, le Conseil communal procède au vote. Une majorité se dégage en faveur de la Fondation.

Gilbert Pidoux

 

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