Les Diablerets: le maître Neeme Järvi mène les futurs chefs d’orchestre à la baguette

GSTAAD CONDUCTING ACADEMY 2015 du 23 juillet au 12 août

Note de la rédaction – Voir le commentaire de Jean Lugrin, ci-dessous, intervenu après-coup, qui précise que la première partie seulement se déroule aux Diablerets et se termine le 1er Août à 17h00. La suite a lieu au Saanenland.

La master class à laquelle je désire assister est à 14:30. Les jeunes musiciens arrivent les uns après les autres dans la salle de la Maison des Congrès. Les sièges de l’orchestre et certains instruments de percussion prennent la presque totalité de la surface du parterre. Une caméra sur trépied est posée sur la scène et regarde celui qui devra démontrer son talent de chef. Une paire de microphones sur pied est posée derrière son podium. Il est 14:28, tout le monde ne semble pas encore là. Des tables avec des chaises sont installées de part et d’autre de l’orchestre et au fond de la salle. Le Maitre entre, une casquette à la main, il n’est autre que Neeme Järvi. Comme tout le monde, il est vêtu léger, loin du frac, sa tenue habituelle de travail. On parle allemand, anglais, bientôt musique. Cet après-midi, Dvorak va servir l’une de ses Sérénades. Les musiciens vont-ils la servir?

On accorde. Le jeune chef déplace le podium hors de portée (c’est drôle !). Tient-il à être plus au niveau de l’orchestre ? On entend quelques remarques de Maestro Järvi. De l’une des tables, il «dirigeotte» en même temps qu’il lit la partition, de petits gestes accompagnateurs. Tiens, il écoute la bouche ouverte ! Encore un qui n’écoute pas seulement avec ses oreilles, mais avec tous ses membres.

On reprend pour la troisième fois le même passage. Les autres jeunes chefs d’orchestre ont les yeux rivés à la partition, ou prennent des notes. Certains dirigent plus ou moins intérieurement. On change de chef. Il n’a pas ouvert la partition.comme d’autres, il a une excellente mémoire, ce qui lui permet de se consacrer aux interprètes. Je ne comprends pas les chefs qui gardent le nez dans la «partoche». Déjà qu’ils tournent le dos aux public, s’ils ne regardent pas ceux qu’ils font jouer, ou est la communication?

On reprend les accents de la mesure xy.

On reprend une fois de plus les accents. La musique est une affaire de nuances infinies. Sans elles, ce n’est que le bruit aussi subtil qu’un marteau piqueur ! Le chef assistant appelle déjà le candidat suivant. Il semble que chacun dispose d’un quart d’heure pour conduire les onze musiciens de cette Sérénade de Dvorak. Le maître s’est levé de sa chaise, c’est la première fois que je vois un orchestre dirigé en même temps par deux chefs. Le jeune tente de calquer la gestuelle. Le temps imparti est passé, mais contrairement à beaucoup de musiciens d’orchestre, le chef n’est pas syndiqué, c’est le résultat qui compte. Les minutes supplémentaires s’écoulent. Le suivant s’impatiente, comme le régisseur qui doit faire passer tous les “élèves”. L’ambiance est détendue, mais le travail assidu. Ce n’est pas tous les jours que l’on peut recevoir les conseils d’un des plus grands chefs de la Planète. Et pour Les Diablerets, quel privilège que cette master class se déroule en ses murs. Vous revenez quand vous voulez !

Texte et photos Jean Lugrin

2 Commentaires

  1. Juste une petite précision : C’est la première partie qui se déroule aux Diablerets. Elle se termine par le concert du 1er août à 17 heures. La deuxième partie aura lieu dans le Saanenland, pays de Gesseney, si vous préférez !

  2. Merci, Jean Lugrin, pour cette précision importante. Nous portons immédiatement cette modification dans le texte ci-dessus.

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