Festival Musique et Neige. Eh oui, il y a les deux !

Mais si, mais si, dans cette région des Ormonts, il y a beaucoup de choses qui vont très bien, je vous en remercie !

La 43ème édition du Festival Musique et Neige bat son plein et se déroule à l’entière satisfaction des organisateurs. D’abord, financièrement, les aides diverses, que ce soit la Commune d’Ormont-Dessus, Vaudoise Assurances, Manor SA, les membres de l’Association des Amis du Festival, la Société des hôteliers, les parrains privés et les annonceurs de la plaquette de programme, Radio Chablais, RSR Espace 2, permettent d’assurer une nouvelle saison avec des artistes de grande qualité et des oeuvres comportant parfois des sonorités plus contemporaines écorchant l’oreille sensible ou dirons-nous un peu moins préparée (pour l’instant). Mais les compositeurs d’aujourd’hui n’ont-ils pas le droit d’exprimer leur langage. Faut-il attendre deux siècles pour que leur musique soit acceptée ? Certainement pas, puisque quelques auditeurs se déplacent exprès pour ces oeuvres, et ce n’est pas par snobisme !

1er janvier, cinq excellents musiciens classiques qui se permettent de rigoler sur des oeuvres sacrées et qui, en plus, sont dotés d’un swing époustouflant, cela est si rare chez les musiciens classiques que cela méritait d’être relevé. Et combien de citations d’autres musiques égayaient encore la pièce jouée. C’est vrai qu’il faut connaître la musique, les musiques pour pouvoir l’apprécier pleinement. La grande majorité l’a fait, les autres, ce sera pour plus tard, peut-être.

14 janvier, le Quatuor Fauré est revenu. Quel plaisir de côtoyer des musiciens de ce niveau, aussi modestes que sympathiques. Le quatuor de Kirchner datant de 2008-2009 qui est dédié à nos musiciens, s’il n’est pas toujours facile d’accès comme un coup de coeur d’Alain Morisod, nous a prouvé le sérieux de sa composition.

21 janvier, la pneumonie m’a privé du concert en direct, les auditeurs, eux, ont été épargnés de mes quintes de toux à la tierce. Les preneurs de son d’Espace 2 ont eu la gentillesse de me faire remettre une copie de leur enregistrement. Nouvel arrivé au Festival, le Quatuor Minetti fera encore parler de lui et en bien, pour ne pas dire plus…

28 janvier, Patrick Genet, premier violon du Quatuor Sine Nomine, grand habitué du Festival, est venue avec Virginie Falquet (3ème participation) pour interpréter des sonates pour violon et piano, et en bis, une oeuvre du papa de cette dernière, René, brillant chef de choeur et compositeur. Non, personne n’est parti avant la fin ! Il y a un véritable intérêt de la découverte parmi nos auditeurs et quelle qualité d’écoute ressentie par tous les musiciens qui viennent au temple de vers-l’Eglise !

4 février, la vague de froid et des gens qui chantent devraient retenir le mélomane frileux devant sa cheminée sirotant son single malt 21 ans, en écoutant l’Eté de Vivaldi. Et bien non, Gérard Wyss nous a apporté le bonheur. Il a pour nom Sarah Maeder, soprano et Raphael Favre, ténor. Cette musique d’amour, pleine de sentiments, d’humour et de communion vocale, m’a personnellement comblé. Plus d’un auditeur de ce soir fut transporté bien en-dessus des frimas !

– Gérard, non seulement tu accompagnes tes complices avec élégance, retenue et musicalité, mais comment fais-tu pour chanter silencieusement toutes les paroles ? Ce n’est pas normal !

Cette fois-ci, pour qu’il reste chaud, le vin chaud offert par l’Auberge de l’Ours fut servi dans les superbes locaux chauffés du Musée. Comme d’ailleurs, celui de l’après concert du 11 février. Mais avant de boire des verres, parlons un peu de ce magnifique concert. Nous nous réjouissions de réentendre Louis Schwitzgebel Wang, déjà venu en 1999, à l’âge de 10 ans. Le petit garçon timide l’est resté, mais quelle autorité lorsque les notes du piano se déroulent avec force ou légèreté sous ses doigts virtuoses. Il joua magnifiquement en compagnie de Lionel Cottet, brillant violoncelliste de son âge, avec lequel il suit des cours de perfectionnement à la célèbre Julliard School de New York.

18 février, un concert hommage envers une chère disparue, par le Mozart Piano Quartet, dans des oeuvres de Mozart et Beethoven. Pour ce dernier, un arrangement de la 3ème Symphonie «Eroica» pour quatuor avec piano. C’est la première fois que nous aurons le plaisir d’accueillir ces musiciens réputés. Ce sera le second concert que RSR Espace 2 enregistrera. Alors, venez à l’heure, ou gardez vos bébés hurleurs et votre trachéite à la maison !

25 février, encore de nouveaux venus que notre cher et cultivé directeur artistique Thierry Waelli a réussi à faire venir pour interpréter l’Opus 59/3 des Razoumovsky de Beethoven, musique contemporaine de 1807. Deux courtes oeuvres de Stravinski, ancien hôte des Diablerets, et de Prokofiev. Lui, n’a pas eu la chance de voir l’incroyable et imposant massif ! On terminera le concert par le quatuor à cordes n° 4 de Chostakovitch. En sortant, pourrons-nous, de nouveau, boire le vin chaud à l’extérieur ?

3 mars, on terminera cette 43ème saison avec des fidèles de Musique et Neige, puisque c’est l’ensemble Ruggeri de Lausanne qui nous ravira avec deux oeuvres de Richard Strauss et la musique du film Les Amants (1958) de Louis Malle, avec Jeanne Moreau et le regretté Jean-Marc Bory de La Comballaz. L’oeuvre est le sublime sextuor n° 1 de Brahms. A l’époque, j’étais allé voir deux fois le film pour écouter la musique. Mais oui, depuis, j’ai acheté le disque !

Si tout se passe comme prévu, nous aurons pu bénéficier de grands moments musicaux tout au long de cette belle saison. Alors, à vous parrains de toutes sortes de notre Festival, comité d’organisation et fidèles auditeurs, je vous dis UN IMMENSE MERCI.

Jean Lugrin

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