Dimanche 10 avril, 10h30, il fait beau, que faire ?… Aller au temple de La Forclaz!

Que fais-je aujourd’hui, ce dimanche 10 avril, dans une église, alors qu’il n’y a pas de concert proprement dit ? En plus, j’ai dû conduire des kilomètres, jusqu’à l’étranger, puisqu’il s’agit du temple protestant de La Forclaz. Et pour couronner le tout, je suis accompagné d’une paroissienne catholique ! Il faut croire que, si ce n’est une erreur, la raison de notre présence doit être d’une certaine importance.

Après trois ans de ministère, le Conseil de paroisse Leysin-Ormont s’est rendu compte que son pasteur n’avait jamais été consacré ! Comment a-t-il pu exercer son métier de la sorte ? Il faut signaler que le pasteur Frédéric Keller avait sévi en Afrique, puis à Marseille. Dès lors, avec pareille formation, il était prêt pour vivre aux Ormonts ! Vivre aux Ormonts et apprécier le caractère bien trempé du montagnard, pas toujours facile, mais si attachant. Depuis bientôt quarante ans que je les fréquente, je n’aimerais pas déménager !

La fanfare fait son raccord et apporte quelques subtilités dans l’interprétation. Comme à l’accoutumée, je désire être en avance, certain de pouvoir m’asseoir, au bon endroit. Ma femme me dit qu’on a bien fait de prendre une bonne marge, il n’y a personne ! Il fait beau, les pénitents sont dehors. Puis, le temple se remplit, on accompagnera Frédéric lors de ce culte-procédure. Maintenant, ce sont les nombreux intervenants qui se succèdent, entrecoupés des chants ou du vent des cuivres et d’un bois. Même le chœur mixte a fait l’effort d’une nuit terriblement raccourcie pour honorer son pasteur. Ces deux derniers soirs, ou plutôt ces deux dernières nuits fêtaient la fin de leur saison. La cérémonie se termine enfin, car sérieusement, il commence à faire soif ! Dehors, c’est prêt. On bois, on mange, on discute. Tiens, mais c’est le pasteur de Château-d’Oex d’avant 1980 ! On se reconnaît. En revanche, notre amie discute longuement avec une très bonne ancienne connaissance, mais n’arrive pas à lui mettre un nom. Nom de nom (je ne vais pas blasphémer aujourd’hui), il est déjà midi et demi, on ne prendra pas le repas canadien en compagnie de ces fidèles, ma réputation de mécréant me colle à la tunique! On s’en va en douce, mais je me dis que le pasteur Frédéric Keller, n’a pas attendu ce jour pour être intégré, il l’était dès le premier jour !

Texte et photos Jean Lugrin

1 Commentaire

  1. Petite précision de procédure : Le pasteur Frédéric Keller a été “consacré* dans l’Eglise de France, il y a trente ans déjà, puis “agrégé” au corps pastoral vaudois en 2014. C’est son “installation” comme pasteur de paroisse qui n’avait jamais été célébrée. Ouf ! Voilà qui est enfin fait.
    Michel Jeanneret, pasteur retraité

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