Une belle opération avec des biologistes et des bénévoles pour éviter l’hécatombe de batraciens au col des Mosses

De gauche à droite: Philippe Morier, municipal à Ormont-Dessous; Alain Maibach, biologiste mandaté par le Canton; Michel Traber, volontaire; Lea Megali, biologiste, cheffe de projets au Parc naturel régional Gruyère Pays-d’Enhaut.

Le 24 mars est un grand jour pour les batraciens du col des Mosses. Leurs noces ne tourneront plus à l’hécatombe sanglante, grâce à la collaboration de biologistes et d’une quinzaine de bénévoles – un succès – qui ont répondu favorablement à l’appel des responsables du Parc naturel régional Gruyère Pays-d’Enhaut (qui inclut Les Mosses). Il s’agissait, ce jour-là, de dresser des barrières temporaires jusqu’à fin avril pour empêcher grenouilles, crapauds et tritons alpestres de se faire écraser lorsqu’ils traversent la route cantonale pour aller se reproduire dans le marécage sis près du camping.

Le canton de Vaud compte 270 sites répertoriés où les batraciens entrent en conflit avec le trafic routier. Celui des Mosses serait en 4e position dans l’échelle de dangerosité pour les batraciens. Un observateur en a compté plus de 250 écrasés en un seul soir sur la route du col, à un endroit situé près de la laiterie. Assez pour faire réagir le Parc régional qui a procédé pour la première fois à la pose, à cet endroit, de 300 mètres de barrières en tissus, hautes de 50 cm. Une initiative appréciée de certains automobilistes qui klaxonnaient les bénévoles au passage, tout en levant leur pouce en guise de félicitations.

Comment et pourquoi se passe cette migration de masse ? Lea Megali, biologiste et cheffe de projets agriculture et biodiversité au Parc naturel régional était aussi sur le terrain. Elle explique: «Les batraciens hivernent, enterrés dans les forêts surplombant les Mosses, à l’opposé des marécages. Aux premiers signes du printemps, et lorsque la température s’élève un peu, ils partent tous en même temps pour se reproduire dans le marécage situé près du camping. Cette immigration de masse soudaine, un véritable tapis vivant, doit traverser la route cantonale. Pour éviter cette traversée, nous posons ces barrières.»

Les batraciens longent ces barrières et tombent dans des seaux enterrés qui affleurent la surface du sol. Des volontaires les récupèrent chaque jour, les recensent avant de les transporter dans le marécage… en attendant le jour où un « crapauduc », un tuyau, passera sous la route. Soit dit en passant, seuls les volontaires dûment inscrits ont le droit de manipuler les batraciens qui sont des animaux protégés.

Pour le retour, pas d’hécatombe, donc pas besoin de barrières, car il s’effectue en ordre dispersé au fil des jours ou des semaines, vu que les batraciens ne mettent pas tous le même temps pour se reproduire.

L’opération est effectuée sous l’égide de la DGE (direction générale de l’environnement du Canton) qui mandate l’entreprise d’Alain Maibach, biologiste indépendant, spécialisé dans ce genre d’intervention sur le territoire cantonal.

G. Px

Si des écoles sont intéressées par cette opération qui devrait durer jusqu’à fin avril (selon les conditions), la biologiste Lea Megali du Parc régional peut organiser des visites avec explications sur place. Tél: 026 924 76 93

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